10 étapes clés pour créer une convention IFC (BIM) interne efficace

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5/8/2025
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10 étapes clés pour créer une convention IFC (BIM) interne efficace

La mise en place de règles cohérentes de modélisation dans le format ouvert IFC est l’un des meilleurs investissements qu’une équipe projet puisse réaliser. Dans cet article, nous explorons dix domaines essentiels à prendre en compte pour élaborer une norme IFC interne robuste, garantissant un flux d'informations fiable tout au long du cycle de vie du projet.

1. Unités de mesure : harmoniser pour éviter les erreurs invisibles

Adoptez la règle du « SI partout » pour uniformiser le système d’unités. Par exemple, même si votre outil fonctionne en millimètres, imposez l’export en mètres ou décrivez clairement la procédure pour remplir IfcUnitAssignment avec IfcSIUnit (Length, METRE, 1.0) comme unité de base, complétée par un IfcConversionBasedUnit pour les millimètres. Indiquez les responsabilités, la vérification via QA/QC et la gestion des éléments non conformes afin d’éviter des écarts comme le célèbre décalage de 304,8 mm entre logiciels.

2. Système de référence de coordonnées (CRS) : lien cohérent entre BIM et SIG

Attribuez un CRS précis, avec un code EPSG spécifique (ex : EPSG:2177), un point de base géodésique, le remplissage du IfcProjectedCRS dans le modèle principal et la création d’un IfcMapConversion avec offsets et échelle. Ajoutez un tableau de contrôle pour garantir l’alignement entre données topographiques et modèle BIM, évitant ainsi des déplacements majeurs lors des échanges logiciels.

3. Structure de répartition spatiale : la colonne vertébrale des données spatiales

Chaque géométrie doit appartenir à une hiérarchie spatiale claire, pour éviter, par exemple, qu’un gratte-ciel et un parking souterrain se retrouvent au même niveau. Pour un bâtiment multi-étages, structurez selon IfcProject, IfcSite, IfcBuilding, IfcBuildingStorey et IfcSpace. Pour une infrastructure routière, utilisez IfcRoad et ses subdivisions. Documentez les conventions de nommage et les liens vers la planification ou le devis.

4. Classes IFC : parler un langage commun

Assurez-vous que chaque élément est correctement classé (IfcWall, IfcSlab, etc.) pour éviter les erreurs de filtrage et rapports inexacts. Utilisez les classes Proxy uniquement en dernier recours, et ajoutez des règles pour automatiser leur détection et signaler les éléments à reclassifier. Pour des éléments complexes, préférez la décomposition en composants plus précis, comme avec IfcCurtainWall.

5. Attributs : les passeports des objets

Dotez chaque objet d’un jeu minimal d’attributs (Nom, Type défini, Tag unique, Description optionnelle) avec une convention de nommage claire (ex : F03_WALL_RC25_001). Implémentez des générateurs d’ID et bloquez l’export si les champs obligatoires sont vides. Signalez les éléments « orphelins » pour garantir le lien avec les systèmes externes comme BDO ou ERP.

6. Jeux de propriétés (Pset) et quantités (Qto) : fini le chaos des noms

Avant de créer des Psets personnalisés, consultez les centaines de jeux prédéfinis par buildingSMART. Si un jeu spécifique est nécessaire, créez-le avec un préfixe unique. La démarche inclut l’inventaire des besoins, la correspondance avec les Psets existants, leur définition et leur mise en œuvre dans les gabarits d’export.

7. Types de données : la cohérence pour des calculs fiables

Eléments clés pour le budget, l’analyse énergétique ou les commandes : utilisez toujours les bons types et unités (ex : IfcLengthMeasure en mètres, IfcAreaMeasure en m²). Intégrez un tableau de conversion des unités et guidez les équipes pour configurer correctement leurs outils (Revit, Archicad, Tekla, etc.).

8. Matériaux : couches, codes et propriétés physiques

Un modèle sans matériaux est vide de sens. Documentez les codes standards (béton, acier, isolants), la structure en couches via IfcMaterialLayerSet avec épaisseur, conductivité, densité, et produisez une nomenclature des matériaux pour évaluer leur impact (LCA). Définissez les responsabilités et actualisez régulièrement les références selon les normes.

9. Classifications (bsDD et autres) : interopérabilité globale

Les classifications relient le modèle aux données externes (estimations coûts, planification, appels d’offres publics). Utilisez IfcClassification avec IfcClassificationReference et gérez les multiples systèmes nationaux en parallèle. Notez comment mettre à jour les codes à chaque nouvelle publication buildingSMART.

10. Regroupements : IfcSystem et IfcGroup pour l’ordre fonctionnel et la préfabrication

Les regroupements logiques facilitent le suivi et la gestion du modèle. IfcSystem organise les éléments par fonction (ex : circuit HVAC), tandis que IfcGroup regroupe des ensembles d’éléments comme des paquets de composants préfabriqués. Standardisez la nomenclature et définissez des critères clairs pour la création et l’export de ces groupes.

Conclusion

Plus qu’un simple format d’échange, une norme IFC bien définie est la base d’un flux d’informations fiable de la conception à la maintenance. En documentant précisément ces dix points, vous éliminez les surprises et facilitez la coordination et la gestion tout au long du cycle de vie du projet. Gardez votre norme vivante : testez-la, mettez-la à jour et améliorez-la en continu.

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